Le véritable sens de l’Icône
« L’icône est dans son essence un art religieux et même un art théologique. Surgie des origines chrétiennes et des siècles de persécution, enrichie par la difficile recherche dogmatique des conciles, purifiée par les épreuves de la persécution iconoclaste, l’icône fait partie du grand courant de la tradition, elle est intimement liée à l’évangile et à la liturgie « . (Père Egon Sendler)
Par ses aspects décoratifs, sa composition singulière, la sévérité de son style, la profondeur de la pensée religieuse qu’elle véhicule, et le respect des règles (ou canons) transmises de façon traditionnelle, l’icône est une des premières manifestations d’art religieux chrétien.
La tradition nous dit que la première icône a été écrite par Saint-Luc en présence de la Vierge.
Reflétant la beauté de Dieu et de ses saints, l’icône est au cœur de l’expérience spirituelle de l’orthodoxie.
En considérant l’icône, il importe de garder présent à l’esprit une triple dimension : la connaissance scientifique, la valeur artistique, la vision ; méconnaître l’une ou l’autre de ces dimensions c’est se fermer au sens plénier de celles-ci.
« l’Icône, visible de l’invisible »
« Parole par l’image »
« De l’image à la ressemblance »
« Dieu créa l’être humain à son Image,
à l’Image de Dieu Il les créa… »
(genèse 1-27)
… et le fils s’incarne dans ce visage humain, Il est l’Icône parfaite, le visible du Dieu invisible.
Dieu est Parole, Dieu est Silence ; l’icône, véritable catéchèse, aussi, parle en silence, elle nous établit dans la contemplation parce qu’elle nous communique toute la Révélation, en silence, par le regard.
Elle est Relation, elle est « Com – Union« .
Certains commentateurs ont pensé que le choix du bois venait du souvenir de la croix… peut-être ?
Ce bois sera carré ou rectangulaire, symbolisant les quatre points cardinaux, et donc notre planète, les formes cylindriques, par contre, symbolisent la Divinité, ce qui n’a ni commencement, ni fin.
À coup sûr, l’icône est reflet du mystère, mais pour qu’elle puisse remplir ce rôle, aucun détail n’est à négliger : ni dans le choix des matériaux, ni dans l’exécution, le choix des gestes, de la couleur, du regard…
Le gravé dans la planche symbolise cette marque indélébile de Dieu dans la création et dans l’être humain.
Dieu dit « que la lumière soit, et la lumière fut » (genèse 1,8) l’or a été choisi pour symboliser cette lumière in créée.
Le rouge représente la royauté, le bleu l’humanité.
Dans l’ancien Testament, l’eau est le lieu du monstre, du léviathan.
Le bois absorbe la colle, la colle absorbe la toile, la toile absorbe l’enduit, l’enduit est gravé et va à son tour absorber les couleurs, ainsi tout fait Unité dans l’icône.
Par nature, nous sommes éparpillés… étape par étape. Dieu nous travaille et nous unifie jusqu’à l’unité totale de l’être… la vraie icône.
« L’aboutissement de l’icône n’est pas de susciter un sentiment d’évasion dans l’esprit du spectateur qui va entrer dans l’image, mais de suggérer une présence jusqu’à ce que le spectateur ait l’impression d’être regardé par l’ICÔNE ». (Archimandrite Gabriel – Père Abbé Monastère Saint Nicolas La Dalmerie)
« Je ne vénère pas la matière mais le Créateur de la matière, qui s’est fait matière pour moi et qui a daigné habiter dans la matière et opérer son salut par la matière » (Saint Jean Damascène)
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